Parcours professionnel
Karianne Trudeau Beaunoyer est l’auteure du livre Je suis l’ennemie, publié aux éditions Le Quartanier (prix Émile-Nelligan 2020, finaliste au prix Alain-Grandbois 2021), et la codirectrice de l’ouvrage Se faire éclaté·e : expériences marginales et écritures de soi, issu de la collection « Indiscipline » du Groupe Nota bene.
Elle s’intéresse à l’autoportrait en littérature dans le cadre d’un doctorat à l’Université de Montréal. C’est pour elle une forme littéraire qui, à travers un texte, réfléchit à la pratique artistique et engage une représentation de l’individu selon des modalités variables et complexes. Karianne Trudeau Beaunoyer adopte volontiers une perspective comparatiste, intertextuelle et intermédiale, autant dans les recherches qu’elle mène et dans l’écriture que dans l’enseignement. Elle tâche par-là de développer une pratique littéraire qui, plutôt que d’être tiraillée entre la recherche et la création, tâche de mener les deux dans un même geste de lecture-écriture. Elle porte ainsi une attention soutenue aux liens que la création littéraire noue avec d’autres médiums d’expression.
L’artiste dirige la collection « Poèmes » des éditions Triptyque de 2016 à 2019 et est membre du comité de rédaction de la revue Mœbius de 2017 à 2019. En plus de travailler en francisation auprès de nouveaux arrivants, Karianne Trudeau Beaunoyer est, à l’occasion, chargée de cours en création littéraire à l’Université de Montréal.
Les titres suggérés
- Je suis l'ennemie; suivi de « Je voulais fouiller mon ombre »
- Je suis l'ennemie
Ces titres sont des suggestions de l'auteur ou de l'auteure, en fonction des activités qu'il ou elle propose aux élèves. Toutefois, il appartient à l'enseignant ou l'enseignante de vérifier si les titres sont adéquats pour son groupe (âge et niveau scolaire, contexte particulier, etc.). Le personnel enseignant est invité à communiquer avec l'écrivain ou l'écrivaine qui pourra l'éclairer sur cet aspect et l'aider à bien préparer le groupe à sa visite.
Niveaux scolaires
Liens externes
Le ministère de la Culture et des Communications ne peut être tenu pour responsable ni de la qualité de la langue française ni des contenus qui sont diffusés par des tiers sur les plateformes de médias sociaux.
Approche et Activités proposées
Du selfie à l'autoportrait littéraire
L’atelier a pour but d’inviter le groupe à réfléchir autrement au geste commun, quotidien et omniprésent qu’est le selfie, à développer le goût de l’écriture et à découvrir les possibilités du langage, différentes de celles de la production d’images.
L’auteure débute par une présentation sommaire de ses publications avant de décrire le thème de l’atelier, consacré à la représentation de soi par l’autoportrait. Elle invite ensuite les jeunes à réfléchir à leur usage du selfie : les interventions du groupe sont mises à contribution pour dégager les motivations derrière ce geste d’exposition de soi. À partir des remarques des participants, l’auteure établit une liste des grands principes de l’autoportrait, partant de la vocation communicationnelle du selfie et remontant l’histoire de l’art en s’attardant aux autoportraits photographiques et picturaux. La présentation est accompagnée d’exemples commentés auxquels les élèves sont invités à réagir. Il s’agit ensemble de faire saillir les similitudes et les différences entre ces images, pour dégager les diverses stratégies adoptées par les autoportraitistes pour se mettre en scène : avec leurs outils de travail, dans un décor qui dévoile quelque chose de leur appartenance sociale, derrière des masques qui leur permettent de se réinventer, etc.
Une fois ce panorama traversé, l’auteure effectue une brève présentation critique sur la notion de physiognomonie. Il s’agit d’une discipline ancienne qui avait pour objectif de déterminer le caractère des êtres humains d’après l’étude de leur physionomie. Cette « science » supposait que l’apparence extérieure disait quelque chose des affects et de la personnalité. L’artiste rappelle quelques exemples des usages de cette discipline dans l’histoire de l’art et dans la littérature. Ces extraits et ces images sont analysés en groupe.
La troisième partie de l’atelier consiste en une mise en pratique des notions abordées. Les jeunes produisent leur autoportrait littéraire. Des consignes plus précises peuvent être offertes. Par exemple : écrire un autoportrait littéraire qui fonctionnerait comme une photographie surexposée; faire un triptyque d’autoportraits, où l’un serait en noir et blanc, un en une couleur monochrome (jaune, rouge, bleu, etc.) et un autre en couleurs; sous la forme d’une liste dont la majorité des propositions commenceraient par « je + [verbe conjugué] », écrire un autoportrait qui, à partir du corps, rend compte du caractère et des affects d’un sujet.
La rencontre se termine par une causerie.
Tenter l'impossible
Peuvent être impossibles : une mission, un amour, un rêve, un dialogue, une victoire, l’unanimité, la guérison, un choix et tant d’autres choses encore.
Un proverbe dit que « à l’impossible, nul n’est tenu », signifiant qu’on ne peut exiger des autres des choses impossibles. C’est toutefois l’invitation que l’auteure lance aux participants de cet atelier, non pas avec une exigence impossible à satisfaire, mais plutôt à travers une dynamique exploratoire. Elle espère, en ce sens, mettre la table pour que cette activité relève résolument de l’atelier, qu’on s’y sente dans un endroit où l’on peut se tromper, changer d’idée, se sentir bloqué, confus et ainsi, sortir d’une logique de productivité prolifique.
Les poèmes sont peut-être les formes d’entre les formes qui reposent le plus sur la création d’images. Les figures de style à l’origine de ces images poétiques, comme la métaphore, la comparaison, la métonymie, permettent aux mots de dévier de leur usage commun et de créer un effet sur le destinataire du texte. Parmi ces figures, l’hypotypose consiste à décrire une scène de manière si frappante qu’on croit la vivre. C’est l’image des choses si bien représentée qu’on croirait plutôt la voir que la lire. Mais comment peut-on faire voir, dans l’écriture, quelque chose qui, par définition, échappe aux regards et à la vue?
Une partie de l’atelier est consacrée à une discussion autour des façons de faire image avec le langage. La séance sera par la suite divisée en cinq temps d’écriture :
1- Chacun doit réfléchir à différentes expressions de l’excès (par exemple : rire à gorge déployée, mourir de rire, etc.) et se les approprier en en proposant une définition qui ne soit pas celle du dictionnaire.
2- Il s’agit d’écrire l’ekphrasis d’une image que l’auteure montrera à la classe.
3- Les élèves sont invités à dresser la liste d’objets qu’ils auraient, au cours de leur vie, perdus.
4- L’auteure leur propose ensuite d’écrire un poème en deux strophes ou en deux paragraphes : un premier paragraphe dans lequel une chose disparaît; un second où elle réapparaît.
5- Enfin, à partir des expressions de l’excès, de l’ekphrasis, de la liste d’objets perdus et de ces scènes de disparition et de résurgence, les jeunes sont amenés à remarquer qu’ils ont maintenant, sous la main, certaines unités de la création littéraire à partir desquelles ils pourraient produire un texte long. Les objets perdus pourront participer à la création d’un personnage ou d’une voix. Et avec la scène de résurgence, ils auront une unité ou un déroulement de temps.
Les moments d’écriture au fil de l’atelier sont toujours suivis d’un retour en groupe où ceux qui le désirent peuvent partager le résultat de leur exploration.
Note : Communiquer directement avec cette ressource pour savoir si elle offre d’autres activités, notamment pour d’autres niveaux scolaires. Pour en savoir plus sur les conditions d’admissibilité, vérifier la page Aide financière.
Frais et conditions
Matériel pour écrire.
Région(s) desservie(s)
Bas-Saint-Laurent, Saguenay—Lac Saint-Jean, Capitale-Nationale, Estrie, Montréal, Outaouais, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, Laval, Lanaudière, Laurentides, Montérégie
Disponibilités
De septembre à juin
Location de matériel
Un projecteur serait utile pour projeter les images dont il est question dans les ateliers.
Assujetti aux taxes
Non