«Apprendre» l’eau est une activité qui donne l’opportunité aux jeunes de devenir des bâtisseurs d’eau respectueux de la nature. L’atelier est basé sur la pratique de sculpteur-fontainier et s’adresse surtout aux jeunes atteints d’une déficience ou ayant un comportement social difficile. Apprendre à toucher l’eau, c’est pouvoir la sculpter en créant un canal en argile qui induit dans l’eau des mouvements tourbillonnaires. Pour cet apprentissage, les élèves font des essais successifs en canalisant l’eau sur une distance de cinq mètres et en lui donnant une pente, un débit et des aires de contraction et d’expansion appropriés. Ils invitent cette force à cheminer sur un lit entres des berges en argile. Ils apprennent patiemment, étape par étape, à remodeler les formes qui se lient et se délient sous l’action de l’énergie de l’eau, et à construire des méandres harmonieux et équilibrés. Lors de cet apprentissage, l’élève fait la rencontre de la source, du ruisselet, du ruisseau, de la rivière, du fleuve jusqu’à l’estuaire et la mer, en passant par les cascades, les chutes, les lacs, les îles, les plages, les falaises, les marais, les affluents et les effluents. Dans ce grand jeu participatif qui évolue dans le temps comme dans l’espace, les jeunes vivent et échangent des valeurs humaines : la philosophie, l’écologie, la démocratie, la paix et la solidarité. Au moins deux jours d’animation continue sont nécessaires afin de réaliser ce montage dans l’harmonie.

À cet exercice éphémère s’ajoute l’atelier durable, qui en découle tout naturellement et qui consiste en la création à l’école d’une fontaine permanente. L’artiste doit pour ce faire s’installer adéquatement dans un local pour une période de dix jours, divisée en deux étapes de cinq jours. Ce bel ouvrage peut devenir un outil pédagogique pouvant susciter d’autres projets d’espoir relatifs à l’eau : contes et légendes, chants, histoire, mathématiques, science de l’environnement (cycles de l’eau et du carbone), changements climatiques (tsunamis, tornades, inondations), patrimoine mondial de l’eau et de l’air, etc.

Exemples d’activités

Le ruisseau éphémère

• Création de formes vives à partir d’un canal en argile afin d’y faire circuler l’eau en induisant des mouvements rythmiques.

• Création de mini-jardins pour la culture en terrasse avec des pierres de ruisseau, des jeunes pousses, des coquillages et des lichens.

• Création de figurines miniatures, animales et humaines en argile rouge, verte, grise et bleue.

• Construction de mini-sentiers, ponceaux et abris selon des principes écologiques.

• Création d’une cérémonie d’amour et gratitude à l’eau, à la vie et à la beauté de l’œuvre par des sons, des paroles, des gestes et des pensées positives.

La fontaine permanente

• Transformation du ruisseau en sections afin de les reproduire en béton par le biais de moules en plâtre.

• Construction d’une structure en bois permettant à l’eau de circuler en circuit fermé avec bassins, élévations graduées, tuyau et pompe submersible.

• Installation sur une base munie de roues permettant de promener la fontaine dans toutes les classes. Une installation à l’extérieur nécessite un talus en palier avec un bassin permanent. Dans les deux cas, l’eau circule en circuit fermé.

Cheminement des opérations : le sculpteur prépare le matériel de base puis, selon le groupe d’âge des élèves, ceux-ci complètent l’œuvre par des travaux de finition. Une cérémonie à l’échelle de l’école met un terme aux travaux de construction de ce bel ouvrage. Tout au long de l’atelier, les élèves sont invités à prendre des photos, à filmer ou à dessiner. Un jeune musicien peut également s’exécuter auprès de la fontaine. Un DVD est produit à la fin de la rencontre.