Depuis plusieurs années déjà, l’artiste est guidée par une volonté de rapprocher travail artistique et vie quotidienne. Le quotidien se compose de gestes, d’actions et d’objets dépourvus de prétention, mais néanmoins porteurs de sens. Faire du quotidien un art, réaliser le potentiel qui se loge dans le quotidien, cesser de le banaliser et arriver, par un changement de perception, à le valoriser, à l’interroger, à l’observer et à le solliciter afin d’y puiser matière à création, voilà ce qu’elle propose aux jeunes. Le besoin d’altérité dans sa pratique a conduit l’artiste à mettre sur pied un outil d’intervention baptisé Les Zazarts, qui a pour but d’investir le territoire urbain par des actions ludiques et poétiques, tout en s’insérant dans le quotidien des autres. Le dernier projet de ce type se résume en une cueillette de rêves dans différents quartiers de Montréal. L’artiste collectionne les rêves des passants pour les transformer en petits bateaux de papier qui voguent sur des terrains vagues de la ville. Lors de ses ateliers, elle explique d’abord sa démarche aux élèves tout en présentant des diapositives de son travail. Par la suite, elle parle brièvement des étapes du processus créateur dans le but de le démystifier et de faire prendre conscience aux jeunes qu’ils peuvent, à leur tour, franchir ces étapes. Les élèves passent ensuite au travail de réalisation de l’oeuvre.
Exemples d’activités
L’artiste propose deux ateliers.
On a mis quelqu’un au monde, on devrait peut-être l’écouter…
Baptisé ainsi d’après le titre d’une chanson du groupe Harmonium, l’atelier consiste à révéler le potentiel créateur et les possibilités d’expression de chaque élève. Ils seront ainsi amenés à créer une ou deux pages d’un journal personnel. L’activité est basée sur la pratique de l’artiste et donne l’occasion aux jeunes de travailler l’image à l’aide de techniques mixtes : intégration d’une photo de l’élève ou de photocopies, utilisation du collage, du dessin et de la couleur. Les participants peuvent aussi intégrer l’écriture à l’image, par exemple la date du jour découpée dans un journal ou encore un titre, une phrase ou des mots répétés afin de créer un motif ou livrer un message.
Le droit de rêver
Ce projet fait référence à la liberté individuelle et au droit de chaque citoyen d’imaginer un monde meilleur et de l’exprimer. Dans un premier temps, l’artiste demande aux élèves d’écrire leurs rêves et leurs espoirs sur une feuille de papier. Elle leur propose ensuite de sortir à l’extérieur, regroupés en petites équipes, pour rencontrer leurs concitoyens dans le but de s’enquérir de leurs aspirations. Après avoir photocopié ces rêves, les jeunes fabriquent, à l’aide des feuilles photocopiées, des petits bateaux de papier qui seront fixés au bout de gougeons de bois, pour être par la suite plantés sur un terrain de la municipalité (de préférence un terrain vague). Il est également possible de donner suite au projet en inscrivant à la craie, sur les trottoirs, les rêves de toutes les personnes rencontrées.