Jean Pierre Girard sait parler de l’importance de la fiction et de l’imaginaire dans la vie des gens. Il souhaite ainsi parler de la langue non pas comme d’un outil de communication, comme on le serine à tous vents, mais comme d’une façon d’entrer en contact avec soi-même. Les chroniques de voyage, rédigées avec sa fille Aurélie puis publiées sous forme de feuilleton dans Le Devoir alors que celle-ci n’avait que huit ans, constituent un appât intéressant pour l’élève qui voit la littérature comme une épreuve à subir quelques heures par semaine.

Exemple d’activités

Trois types d’activités possibles.

• La première concerne L’Est en West. La chronique de voyage invite au mouvement et à la recherche par le biais du «Je». Quelle est la différence entre parler au «Je», au «Tu», au «Il»? Quelles sont les vertus de l’imaginaire et de la fiction dans un monde bourré de réalité – ou de télé-réalité? Comment se fait-il que les êtres humains aient toujours besoin de se raconter des histoires? Dans L’Est en West, le narrateur parcourt le Québec avec sa fille et rencontre des gens ordinaires (les «Anges de la route»). Il parle avec eux de l’amour, de la vie, des roses, des Canadiens de Montréal, qu’importe, en conservant une approche dans laquelle la littérature n’est plus une matière au programme, mais plutôt une façon de goûter l’existence, de vivre, comme peuvent l’être le basketball ou les clips de Madonna. Le recueil est ponctué des «Perles d’Au» (d’Aurélie), des mots d’enfants qui surgissent au hasard des rencontres.

• Les autres livres peuvent être utilisés en classe. Des stratégies pédagogiques distinctes restent à préciser avec les enseignants intéressés. Tous ont déjà été utilisés au primaire, au secondaire, au collégial ou à universitaire : Silences, Espaces à occuper, Léchées, timbrées, Haïr?, Les Inventés, J’espère que tout sera bleu et Le tremblé du sens.

• Ne donnez pas votre langue au t’chat est un livre et une conférence sur le sujet déjà rodée. L’ouvrage traite de l’engouement dangereux pour le rapide, la vitesse, bref pour cette faute volontaire, apparemment banale, commise en naviguant sur la Toile, qui entraîne des effets importants dans notre propre définition de nous-même.